L'orthothérapie
L’orthothérapie est l’arrimage de la massothérapie et de la kinésithérapie (thérapie par le mouvement). Elle s’adresse principalement aux personnes qui veulent éliminer des douleurs et des tensions musculaires et articulaires. Parfois, cette thérapie peut également permettre de corriger les déséquilibres posturaux et de redonner aux articulations toute leur amplitude. Le champ d’action de l’orthothérapie englobe tout l’appareil musculo-squelettique et les interventions se font essentiellement sur le système musculaire.
L'orthothérapeute ne fait pas de manipulations de la colonne vertébrale ou des organes, comme un chiropraticien ou un ostéopathe. L'Orthothérapie, discipline spécialisée des douleurs musculaires et articulaires s'inscrivant dans le vaste monde des médecines douces ou approches alternatives, est perçue encore aujourd'hui comme une nouvelle discipline. Pourtant, c'est depuis déjà une vingtaine d'années qu'elle se pratique, s'enseigne, se développe et se répand à travers le Canada. Elle attire tant les thérapeutes qui croient en une approche abordant la santé de l'être humain dans sa globalité qu'un public souhaitant voir sa santé être considérée dans sa totalité.
Mais, qu'en est-il vraiment? Tout d'abord, le mot Orthothérapie est dérivé du grec : ortho signifie «droit» et thérapie réfère à «soin» ou «cure». On parle donc de soins dispensés dans le but de ramener droit. Son champ d'intervention se situe essentiellement au niveau des tensions musculaires et raideurs articulaires afin de procurer soulagement et retrouver équilibre et harmonie fonctionnelle tout en abordant d'autres aspects de la santé pouvant influencer ces troubles.
Quelques mots d’histoire
L’orthothérapie a été créée au début des années 1970 par un orthopédiste américain, le Dr Arthur Michele. Il l’a d’abord conçue comme une méthode préventive d’auto traitement, destinée à redresser la posture de ses jeunes patients, à combattre leurs déséquilibres musculaires et à leur éviter des chirurgies. Un de ses assistants, Arne Nicholayson y a ajouté le massage suédois et des exercices passifs prodigués par le thérapeute. L’approche a été introduite au Québec vers 1975. À cette époque, des kinésithérapeutes, comme Yves Paré, l’ont encore enrichie en incorporant certaines techniques provenant d’Europe. Depuis, l’orthothérapie a continué d’évoluer au fil de l’expérience de ses nombreux praticiens.
Les visées de l’orthothérapie
L’orthothérapie vise à soulager des douleurs musculaires et articulaires qui peuvent prendre la forme de maux de tête ou de dos, de tendinites, de névralgie sciatique, de raideurs dans les membres, etc. Ces douleurs peuvent être causées par de mauvaises postures, des gestes brusques, des coups, des accidents ou par le manque d’exercice. L’éducation posturale est un autre élément important de l’orthothérapie. Retrouver ou conserver une bonne posture permet de réduire les tensions sur les muscles et les articulations et contribue au bien-être. L’orthothérapie permet d’assouplir le corps, de le rendre plus fluide et de réduire les spasmes et les contractures. L’orthothérapie s’adresse donc aussi bien aux sportifs qu’aux personnes convalescentes à la suite d’un accident ou d’une chirurgie, par exemple. Enfin, l’orthothérapie aide à améliorer la respiration et la circulation sanguine et lymphatique, favorisant ainsi l’élimination des toxines et un meilleur apport des nutriments et de l’oxygène aux cellules du corps.
Le déroulement d’une séance
Puisque sa philosophie favorise la notion de globalité, elle s'intéresse donc aux causes responsables des maux tels : les défauts de postures tant en milieu de travail que dans les activités physiques et quotidiennes, le surmenage ou le manque d'exercices, le stress sous toutes ses formes, les mauvaises habitudes alimentaires et l'hygiène de vie en général. L'approche thérapeutique utilisée permet de faire une bonne évaluation clinique via l'interrogation, l'historique, l'observation de la posture, l'évaluation des mouvements, la palpation et le "testing" musculaire. Une fois la cause cernée, l'orthothérapeute discute des corrections ou modifications possibles avec la personne concernée afin de l'aider à cheminer dans ses démarches au moyen de l'éducation, de l'encouragement et du suivi. Une séance d’orthothérapie commence souvent par la mise en place de pads de chaleur du type "hydrocollator" sur la ou les parties douloureuse(s) et par un massage suédois en profondeur, qualifié d’intramusculaire. Ce massage a pour but de décongestionner et de détendre les muscles, de leur redonner de la souplesse et d’activer la circulation. Il permet aussi de rendre la personne plus réceptive aux traitements en diminuant le stress non seulement physique, mais aussi psychologique.
Par la suite, le thérapeute fait ce qu’on appelle des mobilisations, c’est-à-dire qu’il met en mouvement les membres ou certaines parties du corps. Ces mobilisations peuvent être exécutées de façon active (le patient exécute lui-même le mouvement), passive (il se laisse manipuler) ou contrariée (le thérapeute résiste au mouvement du patient). Les mouvements demeurent toujours lents et doux et ne dépassent jamais la zone de confort ni le jeu normal des articulations. L'orthothérapie ne nécessite généralement pas un nombre élevé de traitements. Souvent moins de 5 rencontres suffisent, rarement plus de 10. Dans le but de rendre la personne le plus autonome possible, le thérapeute proposera très souvent des exercices physiques ou d'assouplissement à faire chez soi. Ces exercices seront soit préventifs soit correctifs ou serviront à entretenir l’équilibre nouvellement acquis. Pour compléter le traitement, le thérapeute pourra donner des conseils d'hygiène de vie (alimentation, gestion du stress, etc.) et proposer des produits naturels (plantes médicinales, vitamines, minéraux, huiles essentielles, etc.). Il pourra aussi suggérer des modifications à l'environnement de travail ou domestique. Les objectifs de l'orthothérapie sont, entre autres, de soulager les douleurs musculaires et articulaires et de redonner aux muscles et aux articulations leur amplitude maximale de mouvement.
En conclusion...
L’orthothérapie pourrait également traiter d’autres troubles, comme les migraines, les céphalées de tension, les tendinites, la névralgie sciatique et les syndromes myofasciaux. Afin de maximiser l'efficacité du traitement physique, d'autres techniques particulières d'Orthothérapie telles : notions de base en réflexologie, isométrie, étirement myofacial, techniques de décongestion musculaire, cranio-sacrée, et autres techniques thérapeutiques plus spécifiques peuvent être utilisées. Toutes les techniques énumérées jusqu'à maintenant sont manuelles et peuvent être appuyées au besoin par l'utilisation de quelques appareils soit de vibration, de stimulation musculaire et neurologique, d'élongation, d'hydrothérapie, etc. Toutefois, l'utilisation en est réduite au minimum puisque rien ne peut remplacer la sensibilité, la fermeté, la douceur et le toucher d'une main experte.
Au-delà du travail physique, l'Orthothérapie offre en complémentarité des connaissances en phytothérapie (plantes médicinales), aromathérapie (huiles essentielles), vitaminothérapie, oligothérapie ainsi qu'en alimentation. Tous ces compléments servent d'appui au travail physique et mécanique et améliorent sensiblement l'efficacité du traitement tout en contribuant à l'amélioration de l'hygiène de vie pour un mieux-être. En conclusion, l'Orthothérapie a recours à plusieurs techniques douces et efficaces appuyées par l'utilisation de certains appareils ainsi que des connaissances complémentaires. Cela permet à la fois de s'intéresser à la mécanique du corps humain, à l'hygiène de vie et la santé en général. La diversité des ressources et services qu'offre l'Orthothérapie témoigne de la notion de globalité qu'elle préconise. Toutefois, cela exige une grande sensibilité ainsi qu'un bon discernement afin d'assurer un choix judicieux des techniques et conseils appropriés à chaque individu.
C'est donc plus qu'une science, c'est aussi un art! C'est ce qui en fait sa force! L'approche utilisée valorise la dimension humaine en assurant un échange positif entre l'Orthothérapeute et la personne tout en se déroulant dans le respect et la confidentialité. L'Orthothérapie ne remplace pas la médecine officielle et, comme toute autre approche, elle possède ses limites d'interventions et nécessite alors de référer à d'autres professionnels de la santé au besoin.